D'arbres en façades ...
Si la circulation, le bruit et les klaxons restent une pollution sonore pesante dès lors qu'on a perdu notre regard amusé d'occidental, Hanoi n'est pas Saigon.
Je me suis demandé ce qui me rendait Hanoi plus sympathique que ho chi min ville et je crois que ca tient à deux choses. Les arbres et les façades.
Les façades tout d'abord. Les murs de cette vieille ville, pastels, salis, délavés qui me rappellent le quartier de l'alfama à Lisbonne. Des façades tatoués de lettres et de chiffres. Tamponnés.
Et les arbres aussi. Surtout. Ils ont été conservés et intégrés au paysage urbain. Dans chaque rue, les faisceaux de fils électriques s'appuient, s'enroulent aux branches. Les cordes se croisent en damiers : les lianes horizontales, électriques, et les lianes verticales qui pleuvent des banians.
Ah les banians ! Banian je t'aime ! Hanoï mérite d'être visité au moins pour ses banians. De grands arbres aux troncs nervurés, entrelacés, tressés. Des tiges amoureuses qui montent en câlin vers le ciel et redescendent en pluie de lianes. Un feu d'artifice végétal.
Ces grands arbres viennent chapeauter la rue, parasols floraux providentiels lorsque le soleil brule.
Les arbres font partie des murs et on a construit autour, avec. Accroupie sur un petit tabouret en plastique, une mamie fait fumer son réchaud à charbons sous la branche horizontale d'un banian qui lui sert d'ombrelle.
Devant le marché Dong xuan, l'arbre incliné est un meuble à ustensile pour la mamie qui prépare des soupes. Une branche cassée lui permet d'accrocher les sacs en plastiques.
A l'angle de Nguyen thien et de Hang khuai, l'arbre sert de poteau pour tenir les toitures en taule.
Au 22a de la rue Hang buom, on a construit un café autour d'un arbre qui trône entre le frigo et les sirops et perce la toiture pour dominer le quartier