Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Enfin le Vietnam !

8 août 2014

Maï Chau jour 1

Thaïs marche comme un légionnaire romain. Râle un peu dans les montées, descend comme un dromadaire (tm) dans les descentes. Elle évite les ravins, plie les brindilles sous ses semelles, baffe les moustiques. Mais elle se fait porter un peu quand même, faut pas pousser. On passe entre des rizières où de grands rochers émergent comme dans une baie d'Along.

DSC_0579

DSC_0587

DSC_0596

Après une longue marche pour atteindre un village de taï blancs, on se pose devant un thé vert dans le jour qui décline. On papote dans notre anglais limité avec Rachel, Crio et Lotte, nos partenaires de rando quand on entend le bruit mat d'un fruit trop mur qui s'écrase sur la table. Mais les seuls fruits qui tombent des terrasses couvertes, ce sont les geckos. Un bébé lézard pas encore bien accroché ou un papa trop éloigné du vol agile d'un moustique. Toujours est il que le reptile fonce dans ma direction, me soutirant une grimace dans une position de repli embryonnaire qui ôte de mes épaules les dernières miettes de virilité qui s'y accrochaient encore.

DSC_0626

Les maisons de cette région sont sur "pilotis" (en vietnamien dans le texte) d'abord parce que la saison des pluies recouvre tout en quelques minutes, mais surtout parce qu'avant les accords de Yalta, il y avait encore des tigres ici. Ça permet de relativiser les chutes de lézards. On se couche dans une maison-cochon comme l'appelle Thaïs car "elle a des pattes". On se réveille au milieu des rizières.

DSC_0631

DSC_0654

Publicité
Publicité
7 août 2014

Les bruits la nuit dans la forêt vietnamienne.

Les grillons et les cigales pour le décor,
Les grenouilles qui se gonflent et qui nous gonflent,
Les coqs (bande de bâtards),
Les chats qui braillent comme des chats en chaleur mais qui en fait on juste faim,
Les cochons qui reniflent,
Les oiseaux en tous genres qui piaillent pointu,
Les geckos qui dispersent une sorte de pouet pouet comme quand on appuie sur le ventre de Sophie la girafe,
Les messieurs qui se raclent la gorge avant de cracher,
Toutes sortes de bruits indéfinissables.

5 août 2014

Baie d'Halong jour2

 

DSC_0487

DSC_0497

DSC_0540

Debout à 5h30. C'est pas pour rien que les matelas à ressort, ça se fait plus depuis les années 80. J'ai le dos de travers. Mais notre cuisinier dort sur la table en verre du salon donc on va éviter de se plaindre. Je grimpe sur le pont pour voir si les transat sont plus confortables.

DSC_0157

DSC_0169

Réveil sous la pluie dans la baie d'Along. Mais pas une pluie triste, pas une pluie maussade. Juste une douche matinale. Pas un brin de vent, les drapeaux vietnamien débandent, sont en panne éolienne. Pas une vaguelettes à la surface de l'eau, juste les ronds des gouttes qui essaient en vain de remplir la mer. La marée basse a découvert une plage au pied d'un rocher. Les oiseaux chantent six heures en réveil matin.

DSC_0416

DSC_0437

DSC_0452

On repart plan plan, moteur en sourdine entre les rochers feuillus. Le ciel est lourd mais garde pour l'instant la gorge sèche . Le grincement  des cigales en fond sonore, le croassement des corbeaux pour nous habiller l'oreille.   

WP 20140727 021

3 août 2014

baie d'Halong jour1

On attend notre bateau sur l'un des petits port de cat ba. Phuc, notre guide fume une cigarette. Ça se prononce fo et son prénom, c'est phuc, c'est vrai ? Nous on se cache derrière un poteau car le soleil nous soutire déjà des rivières de sueur.

DSC_0089


Pour la facture carbone, on repassera : une péniche de 20 mètres avec des chaises longues sur le pont supérieur. Rien que pour nous !
On savoure la brise marine et le panorama alentour.

DSC_0401

En sortant du port on voit un "bateau boite de nuit", une cinquantaine de lampes accrochées à une armature en fer. C'est un bateau de pêche. De pêche au squid(sèche), ce papillon (pour ne pas dire car abruti) marin est irrépressiblement attiré par la lumière alors on se balade dans les eaux opaques de la nuit Alongienne et bim ! Un coup de flash ! Les seiches par la lumière alléchées remontent en surface et il n'y a plus qu'à sortir les épuisettes.  Pourtant :
Ma mère m'avait prévenue,
méfie toi des ampoules nues,
Ne t'approches pas de ces globes,
Qui mettront l'feu à ta robe.
Les papillons insomniaques, y trouvent un aphrodisiaque,
La mort est au rendez vous, au mieux tu deviendras fou.

Thomas Fersen - Pégase

Les cigales bruissent et font vibrer les montagnes de calcaires. Une tortue, un chameau, un bouddha couché. Chacun y voit ce qu'il veut. Comme dans le coton des nuages ou le marc de café. Mais elles ont toutes en commun l'amour de la rondeur. Des têtes bien faites ébouriffées de vert, des poitrines gonflées.

DSC_0141

DSC_0279

 

Ça est là du polystyrène, des sacs plastiques ternissent la beauté des lieux. On avait été prévenus et on a pu observer que l'écologie n'est pas encore prioritaire pour les vietnamiens qui n'hésitent  pas  à jeter des sachets de chips dans le mékong.

On descend dans les kayak et on pagaie entre les îles flottantes.

DSC_0348

On passe sous la bat cave (aucun lien avec Gotham city) que Thaïs renomme la bouche du monstre tant il est vrai que les stalactites nous donnent l'impression de se jeter dans une gueule béante.


DSC_0310

Un peu plus loin, dans une grotte où on est obligé de se coucher dans notre canoë  pour ne pas se faire scalper. Au sortir, un lagon tout en rondeur et au beau milieu, plantés comme des cierges, Teo le barbu et Sacha le grand blond. Au beau milieu de nulle part. On continue le jeu de chassé croisé. Après avoir partagé la couche dans un car,  un repas à Hué on  les recroise dans un trou de souris. A peine le temps d'apercevoir un singe à flanc de falaise et d'échanger quelques impressions de voyage que nos fils tressés se séparent de nouveau.

DSC_0330

 

(saurez vous trouver le singe ?) 

DSC_0226

2 août 2014

Vers la baie d'Halong

Des sachets de thé pendent à l'avant du car à la place des sapins désodorisants. Sur le bord de la route, il s'arrête et a du mal à redémarrer. Quand on repart, on avance à peine plus vite que les vélos. "Remarque si on a un accident on l'aura moins vite" disait Coluche. Alors on profite du paysage : Un terrain de foot bordé de rizières inondées. Intérêt à être précis si on ne veut pas aller à la pêche au ballon. Des cultures de raisin faites sur des sortes de termitières.

Le car est toujours aussi toussoteux alors on s'arrête pour intégrer un autre car. Mais il est déjà plein. Pas de soucis, on sort les petits tabourets en plastique dans le couloir et vogue !

WP_20140725_010

Mais du coup on vient de monter dans le tortillard qui s'arrête à chaque coin de rue pour déposer machine chez tata huang et machin chez le quincailler.
Arrêt pipi puis 4x4 sur des routes en terre défoncées avec caniveaux naturels qui jonchent la chaussée. Si on un pneu crève, on a le droit à un troisième car ?

WP_20140725_011

Arrivé à Haiphong, un speedboat nous amène sur CatBa en soulevant des tsunamis et on passe l'après midi dans l'hotel le plus chaud du monde. 

WP_20140725_014

 

Un coucher de soleil sur l'ïle en attendant de voguer sur la bair d'Halong le lendemain ...

DSC_0051

 

Publicité
Publicité
25 juillet 2014

Nb: blog en repos

Demain matin baie d'halong et nous enchainerons avec 4 jours dans les montagnes de Mai Chau.
il y a donc de grandes chances qu'internet ne parasite pas ses lieux ce qui nous obligera à bouquiner mais laissera le Blog en somnolence. Des bises à tous.

25 juillet 2014

Hanoï s'éveille

La ville se réveille vers 7h avec un ou deux coups de klaxons timides, embués, pâteux. Les vendeuses sédentaires soulèvent les rideaux de fer, sortent leurs marchandises emplastifiées et ligotées sur le trottoir et défont les rubans comme un 25 décembre au matin.

DSC_0964

DSC_0968


Balance judiciaire sous un cône, les vendeuses nomades trottent déjà sur les routes. Chapeau pointu sur la tête, planche de bois sur l'épaule et sous la corde, à chaque extrémité, des plateaux qui débordent de verdure. Cacahuètes, concombres, fleurs, fruits, herbes aromatiques. Des buissons équilibrés. Les tongs tapotent le bitume. Petits pas au rythme du balancier qui attire les paniers vers le sol. Petits rebonds des plateaux qui oscillent entre les scooters.

DSC_0889

DSC_0124


Les hauts parleurs crachent le message du parti pour la journée. Horoscope politique.

DSC_0893

 

 

24 juillet 2014

D'arbres en façades ...

Si la circulation, le bruit et les klaxons restent une pollution sonore pesante dès lors qu'on a perdu notre regard amusé d'occidental, Hanoi n'est pas Saigon.
Je me suis demandé ce qui me rendait Hanoi plus sympathique que ho chi min ville et je crois que ca tient à deux choses. Les arbres et les façades.
Les façades tout d'abord. Les murs de cette vieille ville, pastels, salis, délavés qui me rappellent le quartier de l'alfama à Lisbonne. Des façades tatoués de lettres et de chiffres. Tamponnés.

DSC_0001

DSC_0010

DSC_0015

DSC_0016

DSC_0842

Et les arbres aussi. Surtout. Ils ont été conservés et intégrés au paysage urbain. Dans chaque rue, les faisceaux de fils électriques s'appuient, s'enroulent aux branches. Les cordes se croisent en damiers : les lianes horizontales, électriques, et les lianes verticales qui pleuvent des banians.
Ah les banians ! Banian je t'aime ! Hanoï mérite d'être visité au moins pour ses banians. De grands arbres aux troncs nervurés, entrelacés, tressés. Des tiges amoureuses qui montent en câlin vers le ciel et redescendent en pluie de lianes. Un feu d'artifice végétal.
Ces grands arbres viennent chapeauter la rue, parasols floraux providentiels lorsque le soleil brule.

DSC_0944

DSC_0974

DSC_0996

DSC_1007

DSC_0871


Les arbres font partie des murs et on a construit autour, avec. Accroupie sur un petit tabouret en plastique, une mamie fait fumer son réchaud à charbons sous la branche horizontale d'un banian qui lui sert d'ombrelle.
Devant le marché Dong xuan, l'arbre incliné est un meuble à ustensile pour la mamie qui prépare des soupes. Une branche cassée lui permet d'accrocher les sacs en plastiques.
A l'angle de Nguyen thien et de Hang khuai, l'arbre sert de poteau pour tenir les toitures en taule.
Au 22a de la rue Hang buom, on a construit un café autour d'un arbre qui trône entre le frigo et les sirops et perce la toiture pour dominer le quartier

DSC_0900

DSC_0921

DSC_0925

DSC_0887

DSC_0892

23 juillet 2014

le trottoir à Hanoï

A Hanoi, le trottoir est polymorphe, mouvant. Il dispose d'une capacité à se métamorphoser qui fait que chaque endroit n'est jamais vraiment identique en fonction de la météo ou de l'heure de la journée.

D'un endroit à l'autre tout d'abord, il est parking à cyclos, restaurant à ciel ouvert, extension du magasin qui vient dégueuler sa quincaillerie jusqu'aux abords des pots d'échappements. Rien de bien extraordinaire au Vietnam... Mais ici, c'est le rythme de la journée qui lui donne différents visages.

A l'heure du déjeuner, la ville rentre en léthargie. Plus rien ne bouge. Les cyclos désertent la rue pour les bouts de trottoirs non grignotés. Les vendeurs s'assoupissent sur leur stock. Les rues sont vide, le trottoir endormi.

L'après-midi rend au trottoir sa frénésie. Il se tortille et grouille de tous ses parasites.

A la tombée de la nuit, les magasins peuvent à peine remballer leurs produits et tirer les grilles que de nouvelles enseignes provisoires viennent pirater l'espace laissé libre, pendre des ceintres, recouvrir le vide. La devanture d'une agence de voyage s'est parée de tissus à fleurs. Les magasins de jouets laissent place à des terrasses dinettes qui s'improvisent en tabourets microscopiques et en tables en plastique. On y sert des soupes, des plats en sauces surmontés d'herbes aromatiques qu'on déguste au ras de la moquette.

DSC_0009

DSC_0845

DSC_0883

DSC_0895

DSC_0898

23 juillet 2014

Traversée

Ce qu'il faut comprendre pour traverser, c'est qu'il faut arrêter de penser comme des occidentaux. Négliger les feux que personne ne respecte, délaisser les passages piétons, jolis peintures sur macadam.

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il faut accepter de se faire englober par le traffic, de se faire gober par le flux des cyclos. De devenir une partie d'un tout. On traverse alors un courant continu ou chaque partie a son rôle et où on arrête d'obéir aux bonhommes rouges et verts pour faire nos choix. Redevenir un acteur de la route. Crevette parmi les poissons

DSC_0023

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Newsletter
Publicité
Enfin le Vietnam !
Archives
Publicité