HCMV c'est d'abord la ville des deux roues. 10 millions d'habitants, 5 millions de cyclos ... Ca fait un paquet de poignées d'accélérateurs. Ca fait même quelques poignées de paquets d'accélérateurs. Et par conséquent ça prend un peu de place dans les rues. Je vous propose donc une brève analyse anthropologique :
Habitat :
Quelques panneaux bleus sur le bord des routes tentent d'organiser le chaos mais en vain.
Le code de la route est auditif (cf mode de communication). Le cyclo est partout chez lui. C'est un parasite toléré. Il pullule sur la route et se repose ou se faufile sur le trottoir. Le cyclo a façonné son habitat à tel point que les trottoirs ne sont plus que des rampes d'accès au no man's land où quelques piétons se risquent encore.
La seule différence entre la route et le trottoir se trouve dans la catégorie d'autochtone que le cyclo y rencontre :
- des cyclos à 4 roues sur la route,
- des locataires potentiels sur le trottoirs.
Mode de communication:
Le seul langage qui a cours est le son du klaxon. Le cyclo de HCMV semble avoir développé un langage complexe quoique primaire de prime abord. "j'arrive", "Putain mais dégage", "attention très cher je vais dépasser par la droite", quel que soit le ton employé, le message reste le même. Qu'on soit sourd ou malentendant, on n'a pas le droit de cité sur un deux roues à Saigon. Actionner son klaxon c'est comme incliner son guidon ou tourner la poignée de gaz, c'est un geste naturel, sans haine ni violence.
Monde du travail:
Le cyclo sert dans à peu près tous les corps de travail et bien plus encore:
Agroalimentaire, taxi (xe om), bâtiment, plomberie, baby sitting, hôtel, ... (cette dernière partie sera beaucoup plus visuelle avec quelques photos à venir)
Je suis persuadé qu'un jour un vietnamien ira sur Mars en cyclo et je ne plaisante pas !
Dans le prochain épisode, Anthropologie du cyclo vietnamien (part 2)